NANCY : LES BAINS-DOUCHES TRANSFÉRÉS À LA CAPITAINERIE DU PORT
L’Est Républicain, 01/08/2015
Une douche froide pour les habitués ? Oui et non. La décision était dans l’air depuis longtemps.
Mais c’est une longue page d’histoire qui se tourne. Créés en 1936, les Bains de la rue Saint-Nicolas, les derniers encore en activité sur Nancy, enregistraient depuis plusieurs années une chute régulière de la fréquentation : près de 3 400 visites en l’an 2000, 1 260 en 2012, moins de 1100 en 2013… Soit une vingtaine de visiteurs par semaine, tout au plus.
Les cabines de bains de l’étage avaient déjà laissé place, en 2003, à l’installation du cabinet médical. Pour des raisons de normes, d’hygiène et de lutte contre la légionellose, quelque vingt douches avaient également été fermées. Seules 5 restaient en activité. Bien loin des 46 cabines recensées à la construction.
60 % de Nancéiens
Évidemment, depuis les années 30, le confort est arrivé dans les foyers. Mais pour un public mal équipé, au logement exigu, les bains-douches restaient un endroit pratique et pas comme les autres. Fréquenté à 60 % par des Nancéiens.
« Il n’est donc pas question, même si l’utilisation est à la baisse, de supprimer ce service rendu », souligne Marie-Catherine Tallot, adjointe au maire. « Néanmoins, nous devons dans le même temps rendre nos bâtiments accessibles aux personnes à mobilité réduite. Et ce n’est guère possible sur le site de la rue Saint-Nicolas. Même les douches ne sont pas à niveau ».
1,55 € la douche
Décision a donc été prise de relocaliser le service à la capitainerie du port de plaisance, rénovée l’année dernière et équipées de six douches. Ce transfert sera effectif à compter du 3 août. « Je sais qu’il y a des regrets. Il y avait cependant une certaine logique à choisir la capitainerie où se retrouvent également les plaisanciers et les adeptes de camping-cars. Le cadre est également très agréable ».
Les usagers pourront donc y bénéficier d’une douche pour 1,55 €. Le tarif a en effet augmenté de 15 % en juillet, « sachant que le coût unitaire d’une douche, toutes charges comprises (fluides, personnels, entretien…) est de 18 €. La collectivité contribue donc à plus de 16 €. C’est un service rendu pour l’hygiène et la propreté ».
Avenir en suspens
Reste à savoir ce que va devenir le 67, rue Saint-Nicolas où demeure bien sûr le cabinet médical. « Rien n’est décidé. D’autant qu’il y a des contraintes : des éléments classés, une servitude de passage. Nous sommes au démarrage de la réflexion », explique Marie-Catherine Tallot. « Toutes les hypothèses sont possibles, même la vente. Mais il s’agit là d’un bâtiment emblématique d’une époque. Quelle que soit la solution, y compris la vente, nous serons donc vigilants sur son devenir ».
Ghislain UTARD